La bataille de Nuremberg, ce nom évoque plutôt une offensive qui pourrait avoir eu lieu pendant la Deuxième Guerre mondiale et pourtant, c’est ainsi qu’a été surnommée la dernière rencontre entre le Portugal et les Pays-Bas lors d’une phase finale (éliminatoire) internationale. À seulement deux jours d’une nouvelle confrontation entre ces deux nations, retour sur ce match d’anthologie.
Ce sont deux grandes nations de football, pourtant, le Portugal et les Pays-Bas ne se sont affrontés qu’à deux reprises en phase finale éliminatoire d’une compétition internationale. Si la victoire en demie de l’Euro 2004 a permis aux Lusitaniens de participer à la toute première finale de leur histoire, c’est pourtant le match des huitièmes du mondial 2006 qui est resté gravé dans toutes les mémoires. Désormais, il est connu comme le match le plus violent de l’histoire de la coupe du monde.
Contexte :
Deux ans auparavant (lors de l’Euro 2004) les Néerlandais avaient justement échoué sur l’avant dernière marche face à cette même équipe Portugaise (2-1) avec un but d’un certain Cristiano Ronaldo et une superbe frappe de Maniche au stade José Alvalade. Alors deux ans plus tard, pour ce match de huitième de finale du mondial allemand de 2006, les Pays-Bas sont entrés sur la pelouse avec un esprit revanchard pour ce grand choc entre deux grandes nations du football.
Chez les Oranges à cette époque on retrouvait des joueurs connus pour leur agressivité comme Boulharouz, Van Bommel ou encore Van Bronckhorst entre autres et cotés Lusitanien il y avait des virtuoses comme Luis Figo, Deco ou encore Cristiano Ronaldo qui était encore, dans la fleur de sa jeunesse.
Il était donc facile de présager, lors de ce fameux coup d’envoi de l’arbitre russe Valentin Ivanov, grand match de football mais aussi et surtout beaucoup de duels.
En un mot : une boucherie…
Alors oui, on a eu un grand match de football de ceux qu’on n’oubliera jamais, mais pas forcément pour dans le bon sens du terme. Dès la deuxième minute, le ton est donné Mark Van Bommel tacle Cristiano Ronaldo sans aucune pitié, un tacle qui sonnait comme un avertissement, une intimidation pour essayer d’éviter à nouveau que le futur ballon d’or ne gâche la fête comme en 2004 lorsqu’il avait ouvert le score pour la Seleção. Comme cela n’a pas eu l’effet escompté, Boulharouz a remis ça avec en visant la cuisse droite de CR7 avec une belle grosse semelle. À partir de là, il ne restait plus aucun doute, ce match allait partir en vrille. Et le but de Maniche à la 23e ne changera rien, à la mi-temps le match était devenu une bataille rangée. Bien que ce soit difficile à imaginer, les choses ont encore empiré avec l’expulsion de Costinha juste avant la mi-temps pour accumulation de carton jaunes.
Et au retour des vestiaires toute raison avait disparu, le football était passé au second plan et les joueurs se livraient à un pugilat jamais vu dans l’histoire du foot, couper des jambes c’est tout ce qui comptait dans ce rectangle vert de Nuremberg. Coup de boules, gifles, agressions, insultes. À chaque arrêt de jeu dû à des violences inouïes, on s’attendait à voir le banc de touche rentrer sur le terrain et s’affronter en mode « Octogone ».
À la fin du match, le Portugal l’emporte, mais ce que l’on retient ce sont les 16 cartons jaunes et les 4 rouges distribués au cours de ces 90 minutes complètement dingues dans ce match qui restera gravé dans l’histoire pour les pires raisons. D’ailleurs une simple recherche sur google permet de s’en rendre compte : « le match de la honte », « le match le plus violent de l’histoire du foot », « la bataille de Nuremberg », « un match de bouchers » ne sont que quelques-uns des qualificatifs pour ce Portugal-Hollande de 2006.
Après cette rencontre, le futur meilleur de la planète qui était sorti sur blessure avait alors déclaré : « Il y avait un contrat sur ma tête ce soir » et le sélectionneur Portugais, Felipão, avait alors expliqué l’altercation entre Luís Figo et Boulahrouz ainsi : « Jésus-Christ est capable de tendre l'autre joue, mais Figo n'est pas Jésus-Christ ».
Heureusement, les deux nations ne s’en tiennent plus rigueur. La preuve, elles se sont depuis retrouvés à deux reprises dans une ambiance bon enfant.
Aujourd’hui, beaucoup se plaignent de ne plus ressentir d’émotions fortes et de s’ennuyer lors des matchs de la Seleção et alors qu’on est à deux jours d’une nouvelle confrontation entre ces deux nations, il faut peut-être souhaiter que ce match nous marque à jamais et que comme cette fameuse « bataille de Nuremberg » il restera aussi gravé dans nos mémoires. Mais on l’espère, pour de meilleures raisons.
La bataille de Nuremberg en vidéo: