Pour peu que vous suiviez le football portugais, vous avez certainement entendu parler du club de Caldas qui milite en troisième division et qui a réussi ce mercredi à se qualifier pour les demi-finales de la Coupe du Portugal en éliminant l’équipe de Farense (également de D3) 3-2 après les prolongations.
Alors que le football lusitanien connaît une période plutôt tourmentée digne d’une guérilla, avec des accusations de corruption, des tentatives d’intimidations venant surtout des 3 grands clubs portugais, cette superbe épopée historique et qui restera dans l’histoire de ce club amateur, nous rappelle ce qu’est vraiment la magie du football et pourquoi cette modalité est la plus suivie en déchainant autant de passions à travers les 4 coins du globe.
Cette qualification historique pour le club et pour sa ville chaleureuse, est une véritable bouffée d’air frais pour le football national qui ne connaissait plus pareil exploit depuis 2001/2002 où Leixões (alors en D3) avait atteint la finale face au Sporting.
La victoire de Caldas, c’est la victoire du football portugais, ou comment une équipe avec très peu de moyens financiers, qui occupe la 8e place de la troisième division série D, arrive à se hisser à ce stade de la compétition en laissant sur la route des équipes comme l’Académica, Arouca et Farense.
La victoire de ce petit poucet est un exemple à suivre dont pourraient s’inspirer de nombreuses équipes de première et deuxième division nationale. Un club qui arrive à déchainer les passions de ses supporteurs, qui contrairement à de nombreuses équipes de 1er et second plan, peut s’enorgueillir de remplir les presque 13 000 places du Campo da Mata à chaque rencontre, un exploit dont très peu de clubs professionnels, avec pourtant beaucoup plus de moyens peuvent se vanter, loin s’en faut.
Un public qui à été récompensé de son soutien indéfectible tout au long de la saison et qui n’a d’ailleurs pas manqué à l’appel à l’heure d’acclamer ses héros après leur qualification pour les demies, lors d’une communion épique en plein centre-ville un mercredi soir, une fête qui s’est prolongée jusqu’à la fin de la nuit.
Cet exploit a encore plus de portée sachant que Caldas n’est resté que 4 années au sein de l’élite nationale (de 1956 à 1959) et dont la figure la plus médiatique à être passé sous les couleurs n’est autre que Felix Mourinho, le père du plus grand entraineur portugais, qui a entrainé l’équipe de 1977 à 1978, en somme un petit club comme on les aime, qui joue par amour au maillot et par passion pour le football.
Un club humble, issue d’une petite ville humble (fortement touchée par les terribles incendies), Caldas da Rainha, qui s’est hissée jusque dans le dernier carrée d’une épreuve qui lui va comme un gant, car seule la compétition reine du football portugais peut nous apporter ce genre d’émotions qu’on a parfois tant de mal à retrouver chaque week-end et rien que pour ça, ils méritent toute notre considération.
Rendez-vous le 28 janvier prochain pour une rencontre face à Aves et peut-être qui sait, un nouvel exploit.
La qualification de Caldas face à Farense en vidéo: